Écrit par Sarah B. - Mercredi 30 mars 2016
Ce n’est pas indemne que l’on ressort de la très attendue exposition intitulée
L’exposition présente une centaine d’objets et des joyaux de la collection privée du Sheikh Hamad bin Abdullah Al-Thani. Les bijoux sont organisés autour de six univers différents : le trésor, la cour, kunden & émail, période de transition, modernité, maîtres contemporains avec une pièce spectaculaire pour introduire le visiteur dans ces différentes parties.
C’est donc tout naturellement que l’exposition vous accueille avec un ornement de turban datant de 1935. Pièce fabuleuse scintillante de milles feux grâce aux 17 diamants totalisant 152.64ct et d’une pureté inouïe. Cet ornement illustre l’influence de l’Europe sur l’Inde par le simple détail de la monture qui se trouve être en platine et non en or comme traditionnellement utilisé en Inde.
Dans cette première partie sont présentées des gemmes remarquables : saphir, spinelles, émeraudes et diamants parmi lesquelles « l’Arcot II ». Cette pierre provient de la mine historique de Golconde contrôlée à l’époque par le Nawab d’Arcot qui lui donna son nom. En 1767, le diamant fut envoyé avec un autre à Londres en guise de cadeau à la Reine Charlotte. Pour répondre au mieux aux goûts occidentaux, le diamant fut retaillé pour plus de symétrie et son poids passa de 23.65ct à 17.21ct. A noter, dans cette salle un diamant octogonal plat simplement poli de 30.22ct, cette forme révèle toute la pureté de la pierre.
Les perles sont tout aussi fascinantes que les gemmes – parfois plus de 15 mm de diamètre – à cette époque elles étaient entièrement naturelles et provenaient du Golf Arabique.
Dans l’univers de la cour une coupe en jade aux lignes très épurées et aux dimensions modestes est d’une importance historique notable. Il est le plus ancien objet ayant appartenu à un Empereur Moghol (1607-1608). Présenté à proximité de l’oiseau du trône du Sultan de Tipu entièrement serti de diamants, rubis, émeraudes, saphirs, grenats, perles, corail, topaze, et pierre de lune selon la technique de l’arrangement navaratna.
Au XVIème siècle, les portugais importent la technique de l’émail en Inde. Le dos de cet ornement de turban en est un très bel exemple avec les motifs de fleurs et d’oiseaux aux couleurs si typiques de Jaipur.
La dernière partie de l’exposition présente quelques créations de JAR et de Bhagat. Ce dernier magnifie les pierres en utilisant des techniques de sertissage très discrètes à l’aide du laser et de tiges en métal.
Les trésors présentés nous font voyager au temps des Maharajas et du faste des mines de Golconde d’où proviennent les plus beaux diamants. Cette exposition met aussi en lumière la technique des artisans, car que seraient toutes ces magnifiques gemmes sans le talent et l’ingéniosité de ces hommes pour les sublimer.
L’exposition a lieu jusqu’au 10 avril 2016, il est encore temps d’aller à Londres sur un coup de tête !
Pour les amateurs de beaux livres, ceux qui souhaitent garder un souvenir de cette merveilleuse exposition ou si vous n’avez pas pu vous y rendre,