Suzanne Syz, une artiste à collectionner d’urgence !

Il y a tout juste 18 ans, Suzanne Syz créait sa première collection de joaillerie, déjà en rupture avec toutes les règles existantes. Influencée par les artistes qu’elle fréquentait à New York, tels que Jean-Michel Basquiat ou Jeff Koons, cette créatrice libre et avide de défis n’hésitait jamais à prendre des risques pour créer des bijoux d’art pop originaux, transgressifs, ludiques et colorés.

Malheureusement, toutes les belles choses ont une fin. Suzanne Syz avait annoncé qu’elle arrêterait son activité au millième bijou créé et ce moment est arrivé… c’est avec un pincement au cœur que nous apprenons la fermeture définitive de sa boutique fin février 2021. Il est temps pour l’artiste de clore ce chapitre et d’en ouvrir un nouveau, en se consacrant notamment à son vignoble en Toscane. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans ses projets futurs !

Une chose est sûre, les créations innovantes et décalées de Suzanne Syz constituent de véritables objets d’art et deviendront de précieuses pièces de collection dans le temps. Si vous souhaitez investir, c’est le moment d’acheter l’une des dernières pièces disponibles avant la fermeture !

Afin de rendre hommage à cette icône pop de la joaillerie, pleine d’imagination, de fantaisie et d’humour, nous avons décidé de publier cette interview en 2 volets, en commençant par son rapport à la culture pop et au bijou. Afin d’en apprendre davantage sur son parcours, ses sources d’inspiration et son processus créatif, stay tuned pour la deuxième partie !

Suzanne Syz, pop artiste du bijou

Vous avez fréquenté plusieurs artistes à New York dans les années 80-90. Sentez-vous toujours leur influence dans vos choix artistiques ?

Oui toujours ! J’étais très amie avec Jean-Michel Basquiat. C’était un garçon formidable, très drôle et extrêmement doué, créatif et moderne. Il était bien en avance sur son temps. À l’époque, il me disait « you know, when I wasn’t famous they wouldn’t let me in » (quand je n’étais pas connu, ils ne me laissaient pas rentrer), parce qu’il taguait les murs, ce n’était pas « chic ». Lorsque je l’ai connu en 1982, il commençait à être célèbre. J’ai pu assister à sa première exposition dans la cave de la galerie d’Annina Nosei. J’ai vu son tableau intitulé Indian Head et j’ai trouvé ça vraiment génial. Je voulais absolument l’acheter mais je n’avais pas assez d’argent.

J’ai beaucoup regretté New York quand j’ai dû rentrer en Suisse. À l’époque on ne se rendait pas compte de la chance qu’on avait de connaître ces artistes !

Votre collaboration avec Alex Israel est toujours en lien avec cette culture pop ?

Oui, totalement. Alex est un jeune artiste californien que j’admire beaucoup, j’ai beaucoup appris de lui. Chaque année, je demande à un artiste de me réinventer l’écrin. Et pour Alex le frozen yogurt était très important car son père avait un frozen yogurt parlor. Pour Design Miami/Basel, on a recréé ce parlor avec du mobilier vintage des années 50, style « American diner ». C’était génial, on avait disposé les bijoux dans des pots de frozen yogurt sur les tables et on servait aussi des vraies glaces ! Les gens ont adoré. Ils ont trouvé que c’était complètement cinglé mais ils ont adoré.

Suzanne Syz, une vision fun du bijou

Plusieurs de vos pièces ont été présentées à l’exposition MEDUSA, qui proposait un regard inédit sur le bijou. Quel est votre rapport au bijou ? Pensez-vous que l’on porte un bijou pour être regardé, pour appartenir à un groupe ?

Non, je ne trouve pas. J’aime partager et je pense que l’on donne aussi un bijou pour partager. Pour moi c’est un don d’amour, c’est pour rappeler un moment important, que ce soit un mariage, un enfant… J’ai des bijoux de ma maman, décédée il y a quelques années, qui me tiennent beaucoup à cœur. Ils ont une forte valeur émotionnelle. J’ai également un bracelet appelé « Love For Dogs », où les portraits de mes huit chiens, maintenant décédés aussi, sont peints sur du cristal de roche. Je l’adore car c’est mon porte-bonheur, c’est comme si j’avais toujours mes chiens avec moi.

Personnellement, je ne porte pas des bijoux pour que les gens me regardent. Je ne vois pas ça comme un accessoire tape-à-l’œil pour se faire remarquer. Je mets des bijoux pour moi-même. Je fais souvent des bagues serties autant devant que derrière pour que ce soit joli pour la personne qui voit l’intérieur de sa bague aussi et ça, personne d’autre ne le voit... On s’en fiche de ce que les gens pensent ! C’est ça la liberté : vous vous faites plaisir, c’est pour vous.