Vicenzaoro 2021 : RETOUR A LA NORMALE ?

Après un an d’interruption de toutes les manifestations physiques, Vicenzaoro est de retour !

Le salon international de référence du monde de l'or et de la joaillerie se tiendra au Vicenza Expo Center du 10 au 14 septembre 2021.

Malgré l'incertitude liée au contexte pandémique, les organisateurs (the IEG, Italian Exhibition Group) ont décidé de tenir une édition spéciale pour répondre au fort besoin de rétablir des contacts physiques afin de soutenir l'industrie joaillière. Des acheteurs du monde entier ainsi que des représentants de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement se réunissent dans le but de faire des affaires et de discuter des sujets d'actualité et des tendances. Cette édition est axée sur les rencontres physiques pour favoriser les échanges et les débats et résolument tournée vers le business ! Si vous êtes intéressé par la joaillerie, Vicenzaoro est l'endroit où il faut être !

Pour en savoir plus sur le salon et les défis à venir de l'industrie, nous avons rencontré Marco Carniello, Global Exhibition Director jewelry and fashion at IEG.

Nous avons tous hâte de nous retrouver : sommes-nous revenus à la normale avec cette édition 2021 de Vicenzaoro ? Comment avez-vous conçu cette manifestation ?

Il s'agit d'une édition spéciale car nous ne sommes pas complètement sortis de la pandémie, il y a encore une certaine incertitude à laquelle nous devons faire face. Je crois fermement que le salon est le moteur de l'industrie. Notre mission est d'aider le secteur à avancer et nous avons réalisé que nous ne pouvions pas attendre plus longtemps. Les acteurs du secteur ont exprimé un fort besoin de se rencontrer et de rétablir des relations avec les acheteurs et les fournisseurs.

J’imagine que c’est un vrai défi d’organiser un salon international en quelques mois ?

C'était effectivement un pari d'organiser cette édition et de définir le bon format en si peu de temps mais nous arrivons finalement au bon moment !

Nous avons pris le temps d'échanger avec les exposants pour comprendre leurs attentes et construire les nouvelles politiques. C'est pourquoi nous avons conçu ce salon de manière à éliminer le maximum de risques pour nos exposants. Nous avons beaucoup travaillé en termes d'aménagement avec une décoration sélective, des stands harmonisés et ouverts, plus inclusifs et un parcours fluidifié afin de favoriser le business.

Physique, Digital ou Phygital ?

C'est un « vrai » Vicenzaoro : nous avons voulu favoriser les rencontres physiques, les échanges et les débats. Ce sera un grand salon avec plus de 800 exposants, représentatifs de l'industrie : tous les segments de la supply chain sont représentés.

Ce sera également un format hybride. Nous mettrons toujours l'accent sur le physique car c'est vraiment notre ADN, mais nous avons développé beaucoup d'innovations pendant cette pandémie et nous nous sommes adaptés à la situation. C'est pourquoi nous avons mis en place une plateforme en ligne « The jewelry golden cloud » sur laquelle le visiteur peut profiter d'un contenu et de fonctionnalités beaucoup plus riches, planifier des rendez-vous et voir les produits.

Cette plateforme numérique peut être utilisée avant et après le salon afin que notre communauté reste engagée entre les différentes éditions. Elle permet aux exposants de mettre en avant leurs produits et aux acheteurs de pouvoir acheter même après le salon.

Quid de la dimension internationale ?

30% des exposants sont étrangers : nous avons réussi à organiser les déplacements d'acheteurs internationaux venant d'Europe, du Moyen-Orient et des Etats-Unis.

Combien de visiteurs attendez-vous ?

L'édition de septembre de Vicenzaoro a plus d'attrait pour les visiteurs provenant d'Europe et du Moyen-Orient bien que nous ayons quelques visiteurs des États-Unis également. Nos visiteurs d'Asie viennent généralement en janvier. Tous nos visiteurs viennent pour des raisons professionnelles et non pour faire une promenade. Nous attendons un très bon taux de conversion. Notre dernier salon à Dubaï a confirmé cette tendance.

Parmi les sujets qui seront abordés lors de l'événement, le développement durable est à nouveau un thème central, en particulier les questions d’approvisionnement responsable et d'engagement social. Pourquoi ce choix ?

C'est vrai, nous parlons de durabilité depuis des années car c'est un enjeu majeur dans notre industrie. Nous souhaitons élargir la discussion et ne pas nous concentrer uniquement sur la traçabilité. Il est important d'utiliser une approche plus large. C'est pourquoi cette année, nous avons décidé de mettre l'accent sur l'égalité des genres en ligne avec l'ODD n° 5 (Objectif de Développement Durable défini par l'ONU).

Un autre sujet sensible sera abordé avec le débat « diamants naturels vs synthétiques », selon vous, quel est l'avenir des diamants de laboratoire ?

Notre rôle n’est pas de prendre position. Nous agissons comme un pôle culturel et pas seulement un pôle d'affaires. Nous essayons de mettre tous les sujets sur la table et invitons des experts à discuter des sujets d’actualité. Notre mission est de servir l'industrie et de donner à nos visiteurs et exposants des clés pour appréhender l'évolution du marché. Ce débat sera très intéressant avec la participation de De Beers qui donnera sa position sur le diamant de laboratoire.

Pouvez-vous nous en dire plus sur VO VINTAGE, l'événement dédié aux bijoux et montres vintage ? Les visiteurs pourront-ils acheter des pièces ?

Le marché des bijoux et montres d'occasion est en pleine croissance, notamment celui des montres. L'Italie, pour des raisons historiques, est l'un des acteurs clés. Nous avons lancé cette événement en 2020. VO Vintage est un nouveau format : la place de marché des montres et bijoux vintage de grande qualité est ouverte à un public de passionnés et de collectionneurs et se tiendra pratiquement au même moment avec de nouveaux espaces pour les acheteurs de montres contemporaines.

Est-ce qu’il y aura un avant / après COVID pour le secteur de la joaillerie ?

Pour notre secteur, on ne peut pas parler de grands changements. La pandémie a accéléré certaines dynamiques qui étaient déjà là : ce à quoi on pouvait s'attendre dans 5 ans, s'est passé plus vite comme le développement des ventes en ligne. De nombreuses entreprises ont profité du covid pour accélérer les processus. Cela permet à l'industrie de combler son retard par rapport à l'industrie de la mode traditionnellement en avance sur l'industrie de la joaillerie.

De nouveaux modèles commerciaux ont émergé avec une nouvelle génération de designers et de clients. Il est important de donner de la valeur à l'industrie de la joaillerie. Notre secteur continuera à pétiller et à se développer si nous sommes capables de raconter la bonne histoire derrière le bijou…

Une fois de plus, Vicenzaoro démontre sa capacité à s'adapter et à répondre aux attentes du secteur avec le soutien de son ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de l'ITA (Agence italienne du commerce). Nous aimerions que notre industrie française dispose d’un tel soutien…