Vicenzaoro 2025 : le futur en bijou avec le monde en vitrine

Salons Tendances

Écrit par Bérengère Treussard - Mardi 2 septembre 2025

Vicence (Italie), septembre 2025 — Baignée par la lumière dorée de l’expo-centre, Vicenzaoro reprend ses quartiers pour une édition placée sous le signe d’un renouveau audacieux. Du 5 au 9 septembre, le salon se révèle — et se renouvelle — avec panache, confirmant son rôle de hub mondial incontournable pour l’univers de la joaillerie, de l’horlogerie et du luxe.

Un salon “sold out” aux ambitions affirmées

Dès l’ouverture, Vicenzaoro affiche complet. 1 300 exposants venus de 30 pays investissent l’ensemble du salon, démontrant sa portée internationale et son attractivité renouvelée.

La manifestation se révèle particulièrement incarnée par sa capacité à embrasser l’intégralité de la chaîne de valeur du bijou haut de gamme jusqu’à l’outil industriel, des pierres précieuses aux packagings en passant par les tendances joaillières.

Trendvision : la vision des saisons à venir

Au cœur de l’événement, Trendvision Jewellery + Forecasting, l’observatoire de l’IEG dirigé par Paola de Luca, propose une exploration du futur de la création :

• Samedi 6 septembre 2025 : grand lancement de l’ère “Quantum Age”, une vision qui transforme le bijou en objet technologique, culturel et émotionnel.

• Dimanche 7 septembre 2025 : présentation de la nouvelle édition du Trendbook 2027+, un “manifeste” en trois volets (culture consommateur, opportunités sectorielles, prévisions 2027+).

Après les tendances de janvier 2025, quatre axes stylistiques structurent les tendances automne-hiver 2025-2026 :

Modular Geometries, Spectrum Play, Quiet Elegance et Dynamism, autant de directions qui interrogent la modularité, la couleur, la sobriété et le mouvement dans le bijou.

L’excellence italienne et une ouverture forte à l’international

Sous la bannière ICON, Vicenzaoro met en lumière les grandes maisons Made in Italy : Roberto Coin, Damiani, Crivelli, Fope, Roberto Demeglio, Paolo Piovan ainsi que la créativité scénographique de Annamaria Cammilli, Leo Pizzo, Nanis, Serafino Consoli.

À cette élégance locale s’ajoutent des signatures étrangères importantes Fabergé, Yoko London, Schreiner Fine Jewellery, Diamond Group, voire Autore (Australie), illustrant un véritable réseau intercontinental du bijou.

Paolo Piovan, bague en or rose et saphirs roses © Bérengère Treussard

Design Room et “The 8” : nouer avec la création émergente

L’espace Design Room et le programme “The 8”, conçus comme des foyers vibrants de talents, accueillent des créateurs singuliers : Alessio Boschi, Mike Joseph, Antonini Milano, Karen Suen.

Alessio Boschi, boucles d’oreilles en titane rose et saphirs © Bérengère Treussard

En parallèle, “The 8” met en lumière la relève de demain, avec les designers mentorés issus d’écoles comme l’IED, TADS ou le Master Joaillerie d’Arezzo : Emma Calce, Lal Dal Monte, Enrico Valenza, Carolina Lazzaro, Cristiano Di Iorio.

La relève française, un murmure qui résonne

Au milieu de cette orchestration, une voix neuve attire l’attention : Emma Calce, jeune créatrice française issue du Master en Joaillerie d’Arezzo, fait partie du programme The 8. Mentorée par Alessio Boschi - figure adulée pour ses architectures joaillières audacieuses - et par Alessia Crivelli, elle présente des pièces où l’histoire se greffe à la modernité.

Ses bijoux n’ont pas encore la densité narrative des grandes maisons, mais ils portent la promesse d’une écriture personnelle : lignes fluides, équilibres géométriques, un souffle délicat qui raconte déjà un futur. Dans le tumulte des stands, ses créations fonctionnent comme une pause — une poésie discrète, qui murmure l’avenir français dans une langue nouvelle.

Boucles d’oreilles Emma Calce © Emma Calce

Le French Creative Corner, manifeste d’élégance

Mais Vicenzaoro ne se contente pas de montrer des talents isolés. Sous l’impulsion de Francéclat, la présence hexagonale s’affiche de plus en plus forte d’année en année avec une sélection de maisons et d’ateliers qui dévoile un savoir-faire qui conjugue tradition et modernité.

Les maisons de création françaises historiques du salon comme Isabelle Langlois ou Akillis dévoileront leurs nouveautés comme la collection très réussie Talisman de la maison Akillis dessinée par sa fondatrice Caroline Gaspard.

Collier Talisman nacre et diamants Harmony, Akillis © Akillis

On retrouvera Cédille Paris à la designer room et de nouvelles marques comme D1928, une maison niçoise qui travaille la perle de manière contemporaine avec une approche à la fois architecturale et élégante.

À Vicenzaoro, ces marques ne sont pas simplement exposées : elles racontent ensemble l’esthétique française, cette capacité à conjuguer rigueur technique et insouciance du geste.

Bague Panache en or, diamants et grenats Isabelle Langlois © Bérengère Treussard

VO Vintage : nostalgie et collection

De façon concomitante au salon, VO Vintage revient pour une seconde édition ouverte au public (du 5 au 8 septembre), avec 40 exposants proposant joyaux et montres vintages, objets patrimoniaux à admirer et à acquérir. Une invitation à voyager dans le temps et à rencontrer des pièces de caractère. Chaque année, des pépites sont échangées aux premières heures du salon, il faut être vif et avoir l’œil pour découvrir des trésors que les marchands s’échangent secrètement.

Innovation durable : le hall, les institutions, la ville

Vicenzaoro s’agrandit avec la construction du nouveau hall de 22 000 m², imaginé par GMP, qui avance résolument dans un souci de durabilité (« zero impact ») et sans perturber l’expérience visiteur actuelle.

Le salon est aussi épaulé par des institutions majeures : Confindustria Federorafi, Club degli Orafi, Assogemme, Federpreziosi, tandis que ITA – Italian Trade Agency, CIBJO, GJEPC, HKJJA soutiennent une audience internationale active.

En complément, ViOff (le hors-salon officiel) investit la ville de Vicence sur le thème « Golden Bloom » avec expositions, culture locale et expériences sensibles. Toute la ville rayonne à l’or du bijou du 5 au 9 septembre 2025.

C’est dans cette tension entre innovation, théorie et matière que Vicenzaoro est fascinant. Le salon est une sorte de séismographe : il capte les secousses de la mode, les amplifie, les projette. Il est vraiment unique dans son approche et dans sa convivialité et c’est pour cela qu’on adore y aller. Que ce soit pour capter les dernières nouveautés ou découvrir de nouvelles techniques ou de nouveaux créateurs. On espère vous y croiser !