Diamants naturels : halte aux idées reçues !

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Écrit par Julie de Los Rios - Jeudi 15 juin 2023

Chantés par Marylin Monroe et Rihanna, les diamants sont éternels. Et pour cause ! Il faut plusieurs millions voire milliards d’années pour qu’ils se forment. Comme tout ce qui fascine l’homme, les diamants naturels sont sources de rumeurs et de mythes. Les détracteurs y vont de leur argumentaire, bien souvent infondé.

Face aux fausses informations qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux, le Natural Diamond Council (NDC), une organisation mondiale à but non lucratif dédiée aux diamants naturels, rétablit la vérité. Pas question de clamer que le diamant naturel est meilleur que le diamant synthétique mais de lutter contre la désinformation qui entoure la récupération des pierres dans les mines.

« À une époque où les consommateurs sont plus curieux et avisés que jamais, ils souhaitent connaître les valeurs et les pratiques éco-responsables des entreprises voire de l’industrie dans son ensemble, auprès desquelles ils font leurs achats » souligne David Kellie, PDG du NDC, qui lève le voile sur des recherches menées par des organisations tierces respectées dans le monde entier (Gemological Institute of America (GIA), Bain & Company, NASA) mais aussi de consultations auprès d’experts du secteur (Paul Zimnisky) et de conseillers indépendants en matière de développement durable (Eco-Age).

S’inscrivant dans la politique de transparence qui guide le Natural Diamond Council, ce rapport a une vocation : éclairer les consommateurs pour qu’ils prennent des décisions en se basant sur des faits et non sur des croyances concernant le diamant. Démêlons ensemble le vrai du faux autour de 9 idées reçues.


1. Diamants synthétiques et diamants naturels : impossible de faire la différence !

FAUX : Les diamants synthétiques, produits en masse en quelques semaines contre plusieurs milliards d’années sous la surface de la terre pour les diamants naturels, sont détectables à l’aide d’instruments de vérification professionnels. Ils présentent, en effet, des caractéristiques spécifiques à leur croissance rapide dans un environnement artificiel. (Source GIA)


2. Les diamants synthétiques ne sont pas tous durables

VRAI : Reproduire le processus de formation des diamants naturels de manière accélérée, à partir de températures similaires à 20 % de la température de la surface du soleil, tel est le défi des fabricants de diamants synthétiques. Conséquences ? Une consommation accrue d’électricité, particulièrement dans certains pays. En effet, plus de 60 % des diamants synthétiques sont produits en Chine et en Inde, où 63 % et 74 % de l’électricité du réseau provient du charbon. C’est pour cela qu’il est difficile de faire un procès simpliste du diamant naturel, en affirmant qu’il est moins durable que le diamant synthétique. Tout dépend du processus et du lieu de production, des sources d’énergie utilisée, des capacités de productivité mais aussi des pratiques de durabilité. (Sources NASA, GIA)


3. Le processus de formation naturelle des diamants induit qu’ils sont intrinsèquement rares

VRAI : La formation de diamants naturels s’étale sur des millions voire des milliards d’années, dans des zones limitées du manteau terrestre, à des températures et des pressions extrêmes. Ces différents paramètres en font une ressource naturelle limitée donc rare. La récupération mondiale de diamants naturels a atteint son apogée en 2005 puis a diminué de plus de 30 % au cours des 16 dernières années.

La fermeture des mines historiques mais aussi le défi de rationnaliser l’investissement économique pour trouver et exploiter la kimberlite ont renforcé la rareté des diamants naturels. Aujourd’hui, la récupération annuelle de diamants naturels de 1 carat équivaut au volume d’un ballon de Pilates plein.

© NDC

4. Les diamants synthétiques ont connu une forte baisse de prix ces dernières années

VRAI : Entre 2016 et 2013, le prix moyen d’un diamant de synthèse de 1,5 carat a diminué de 74 %, creusant l’écart avec le prix des diamants naturels, qui augmente en moyenne de 3 % par an, malgré des fluctuations de prix aux cours des 35 dernières années.


5. L'approvisionnement éthique est loin d’être une priorité pour l'industrie du diamant naturel

FAUX : Dans le cadre du processus de Kimberley, mandaté par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le commerce des diamants bruts est strictement réglementé afin de garantir l'absence de conflit. En parallèle, des initiatives comme le Responsible Jewellery Council (RJC), première organisation mondiale de la normalisation en matière de développement durable pour l'industrie de la joaillerie et de l'horlogerie, œuvrent à un approvisionnement responsable, par le biais notamment de certifications vérifiées par un tiers. Dans cet élan, les marques, les détaillants et les bijoutiers mettent en œuvre des protocoles et des politiques d’approvisionnement éthique. Enfin, l’industrie du diamant naturel poursuit et accélère ses efforts en matière de traçabilité. Elle exploite des technologies comme la « blockchain » qui permet d’assurer la transparence de ses chaînes d'approvisionnement.


6. L’industrie du diamant naturel détériore la biodiversité

FAUX : Le monde du diamant naturel protège la biodiversité d’une zone presque 4 fois plus étendue que celle qu’il utilise, soit l’équivalent de la taille des villes de New York, Chicago, Washington et Las Vegas réunies. Autres chiffres parlants ? 99 % des déchets issus de la récupération sont des roches. 84 % de l’eau utilisée pour cette récupération est recyclée. Respectant des normes environnementales mondiales, l’industrie des diamants naturels est aussi soumise à des lois nationales strictes. Rappelons qu’avant qu’un diamant ne soit récupéré, les gouvernements doivent accorder des autorisations environnementales, avec une obligation légale d'assurer une surveillance continue, de produire des rapports et de mettre en place des plans de fermeture.

La Route du diamant est un réseau mis en place par le groupe De Beers, société diamantaire de premier plan. Sa vocation ? Protéger les habitats essentiels de la faune et de la flore en Afrique du Sud et au Botswana. (Sources NDC Member, ERM)

Mine de diamants Diavik, Canada © Rio Tinto

7. L’industrie du diamant naturel met tout en œuvre pour réduire son empreinte carbone

VRAI : L’industrie s’est engagée vers une décarbonisation, conformément aux objectifs climatiques mondiaux. Ainsi, les membres du Natural Diamond Council développent des projets d’énergie renouvelable notamment dans les pays en voie de développement, mais aussi des projets de compensation des émissions de carbone.

Des entreprises telles que le groupe De Beers se sont engagées à devenir neutres en carbone d’ici 2030 et Rio Tinto à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Le groupe De Beers s’est aussi à associé à Kelp Blue pour explorer le potentiel du varech à stocker le carbone tout en améliorant la santé marine.

Les membres du Natural Diamond Council participent aussi à des programmes de séquestration du carbone. Par exemple, en utilisant la kimberlite, la roche qui abritent les diamants.

Pour rappel, un diamant naturel poli d’un carat engendre des émissions carbones équivalant à 426 km dans une voiture à essence de taille moyenne.


8. Les diamants naturels ne profitent pas aux pays dont ils proviennent

FAUX : L’industrie fait vivre 10 millions de personnes dans le monde. Jusqu’à 80 % de la valeur des diamants bruts peuvent rester dans les communautés locales sous la forme d’achats, d’emplois, de programmes sociaux, d’investissements dans les infrastructures mais aussi d’impôts, de redevances et de dividendes versés aux gouvernements. Pour les membres du NDC, 85 % des achats sont locaux.

Exemples ? Au Canada, l'industrie du diamant naturel contribue à 24 % du PIB total dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO). Au Botswana, en Afrique, les diamants représentent 33 % du PIB en 2021. Les revenus tirés des diamants naturels contribuent au financement d'un système scolaire offrant une éducation gratuite à tous les enfants botswanais. (Sources Gouvernement du TNO, Canada)

© NDC

9. Les conditions de travail dans l’industrie du diamant sont déplorables

FAUX : Dans le cadre de leurs activités minières, les membres du NDC veillent à ce que les conditions de travail soient conformes aux normes mondiales les plus strictes avec une rémunération équitable, un respect de la santé, de la sécurité et de la protection des droits de l’homme et des avantages sociaux. En 2019, les sociétés du NDC ont versé en moyenne jusqu’à 64 % de plus que le salaire national moyen. Enfin, les entreprises utilisent des équipements et des pratiques minières modernes, adoptant l’objectif « zéro blessure » sur le lieu de travail.

Mine de diamants Karowe, Botswana © Lucara Diamond

Conclusion ? L’industrie moderne du diamant souffre d’idées fausses, liées aux erreurs et aux pratiques du passé. Cet héritage historique a un impact encore aujourd’hui, suscitant la méfiance de l’opinion publique. Pourtant, et même si elle a encore des progrès à réaliser, elle a su mettre en place différentes mesures pour assurer une approche éthique, sociale et durable de la récupération des diamants naturels. Nous vous invitons à relire également notre article : 5 raisons d’acheter du diamant naturel car nous croyons que le seul moyen de bien acheter aujourd’hui c’est d’acheter du diamant naturel.


Article réalisé en collaboration avec le Natural Diamond Council