C’est à l’occasion de sa belle vente de bijoux de décembre que la Maison de Ventes aux Enchères TAJAN met à l’honneur la célèbre Maison de Joaillierie René Boivin aujourd’hui disparue avec de très jolies pièces dont certaines sont vendues au profit de l’Institut de la Vision.
La Maison TAJAN a su s’entourer de LA spécialiste de la Maison René Boivin, Françoise Cailles, seule habilitée à établir les certificats des bijoux provenant de cette Maison.
Françoise Cailles a d’ailleurs écrit un ouvrage remarquable en 1994 aujourd’hui malheureusement quasiment introuvable.
Petite histoire de la Maison Boivin :
L’ambitieux René Boivin, issu d’une famille de drapiers dont le frère était orfèvre et ciseleur et qui le forma, fonda la Maison de bijoux justement célèbre de Boivin en 1890 alors qu’il n’est âgé que de 26 ans. En 1893, il emménage rue de Turbigo et épouse Jeanne Poiret, la sœur aînée de Paul Poiret, qui allait devenir l’un des couturiers les plus célèbres et les plus influents de Paris. Les bijoux de René Boivin reflètent rapidement l’influence de la Haute Couture, audacieux et novateurs inspirés par les courants cubiste et Art déco, émergents esthétiques du moment.
En 1917, à la mort prématurée de René Boivin, c’est sa femme Jeanne qui reprend les rênes de la Maison avec sa fille, Germaine Boivin, en collaboration avec la fameuse dessinatrice et créatrice Suzanne Belperron qui collaborera par son talent novateur et contribuera largement à son succès de 1921 à 1932 et même quelques années après.
Lot 412 – Suzanne Belperron – Années 1955
Bague chevalière de dame ornée d’un grand diamant table de forme ovalisée en serti clos. Monture en platine ajourée à décor d’écailles rehaussée de diamants taille brillant. Poinçon de Groëne et Darde. Poids brut : 16,2 gr. Cette bague est ornée d’une curiosité lapidaire : Un diamant très plat appelé pierre à portrait. Ce nom vient du fait que ces types de diamants étaient taillés au XVIIIème siècle pour recouvrir un portrait miniature. On les a utilisés aussi dans les années 1930 comme verre de montre. Notre diamant à portrait est très ancien et Suzanne Belperron a intentionnellement préservé les contours irréguliers de la taille d’origine.
La bague est accompagnée d’un certificat de Monsieur Olivier Baroin.
Estimation : € 12,000 – 15,000
La Maison déménage alors avenue de l’Opéra où elle restera pendant quarante ans. Jeanne Boivin a toujours été complice et a participé au travail de son mari mais après son décès, elle va faire évoluer les créations de la Maison Boivin avec sa propre sensibilité et sa féminité. Elle aime les formes rondes, les courbes, la forme et la matière sans fioriture ainsi que les bagues volumineuses. Suzanne Belperron puis la dessinatrice Juliette Moutard qui restera jusqu’au 27 décembre 1970 contribueront largement à ces créations féminimes et voluptueuses.
La plupart du temps, les pièces sont dessinées pour des commandes particulières en réutilisant souvent les pierres fournies par les clientes. Les clients d’ailleurs n’avaient pas vraiment leur mot à dire… La plus célèbre des créations de la Maison Boivin reste l’étoile de mer et la plus mythique, un caméléon qui change de couleurs si on active sa langue : ingénieux et amusant.
Il faut savoir que très peu de bijoux de la Maison Boivin sont signés. En effet, Madame Boivin trouvait qu’il était très ordinaire de porter le nom de son fournisseur ! Ainsi, ce n’est qu’à partir des années cinquante, à la demande des clients, que les bijoux Boivin furent signés.
Pièce également mythique de la Maison Boivin, ce bracelet modèle « Écaille » qui a la particularité de comprendre des pierres rondes avec un serti ovale pour donner plus de profondeur à la pierre.
Lot 439 – René Boivin – Année 1955
Bracelet « Écaille » : large, bombé, souple et articulé en or jaune. Il est constitué d’aigues-marines rondes facettées serties clos dans des chatons ovales. Elles sont disposées en quinconce et se chevauchent à la manière des tuiles. Travail français de René Boivin. Dessin de Juliette Moutard, modèle « Ecailles ». Dans son écrin d’origine. Poids brut : 73,2 gr. Longueur : 20 cm Largeur : 2,2 cm. Un certificat d’authenticité de Madame Françoise Cailles sera remis à l’acquéreur.
Estimation : € 18,000-25,000
En 1959, Jeanne Boivin disparaît et la maison est reprise par Louis Girard, qui continue à produire de nombreux modèles antérieurs, en les adaptant si nécessaire aux changements de mode. En Avril 1991, la maison de Boivin a été achetée par le groupe Asprey qui a continué à produire des bijoux d’excellente qualité inspirés de modèles antérieurs mais, après la prise de contrôle du groupe Asprey par le prince Jaffry, frère du Sultan de Brunei, la grande maison de Boivin est contrainte de fermer pour toujours.
Lot 63 – René Boivin – Années 1947
Broche « Tulipe » en or jaune, en forme de tulipe stylisée. Le corps ajouré est orné de diamants taille brillant (TA) en serti clos sur platine. Le centre est rehaussé de quatre émeraudes cabochons ovales soulignées de petits diamants. La partie supérieure porte un feston orné de petits diamants taille brillant (TA) en serti clos. Système broche. Travail français de René Boivin. Modèle « Tulipe ». Dessin de Juliette Moutard. Poids brut : 22,6 gr. Hauteur : 5,4 cm – Largeur : 3,1 cm. Le modèle tulipe a été créé en 1947 pour la Princesse Irène de Grèce qui en possédait plusieurs. Un certificat d’authenticité de Madame Françoise Cailles sera remis à l’acquéreur.
Estimation : € 22,000-25,000
C’est pourquoi la rareté et la qualité des pièces présentées aux enchères justifient largement les estimations proposées. Posséder un bijou de la Maison Boivin ou de Suzanne Belperron, c’est posséder un bijou intemporel, une œuvre d’art.
Lot 438 – René Boivin – Année 1948
Clip ‘feuille d’érable’ en or jaune, sertie de diamants taille brillant (TA) en chatons à griffes et serti à grains. Poids brut : 14,3 gr. Dimensions : 4,8 x 4,2 cm. Un certificat d’authenticité de Madame Françoise Cailles sera remis à l’acquéreur.
Estimation : € 2,500-3,500
Lot 442 – René Boivin – Année 1955
Broche clip ‘nœud de passementerie’ en or jaune, constituée d’une cordelière pavée de saphirs ronds facettés en serti à grains, coupée de quatre liens sertis de diamants taille brillant en ligne. Les deux pans entièrement articulés sont sertis de saphirs poire figurant des petites feuilles. Ils retiennent chacun un saphir cabochon serti à trois griffes. Système clip à deux épingles. Travail français de René Boivin. Dessin de Juliette Moutard, modèle « Nœud de passementerie ». Dans son écrin d’origine. Poids brut : 41,9 gr. Longueur : 6,8 cm Largeur : 3 cm. Les modèles « Passementerie » ont été inspirés à madame Boivin par les cordelières d’ameublement dont elle aimait la souplesse. Comme de nombreux bijoux de Boivin, les bijoux « Passementerie » sont articulés et donnent lieu à d’heureuses associations de pierres. Reproduite dans René Boivin Joaillier, par Françoise Cailles, Edition de l’Amateur, Paris 1994, page 320. Un certificat d’authenticité de Madame Françoise Cailles sera remis à l’acquéreur.
Estimation : € 20,000-25,000
Lot 62 – René Boivin – Années 198
BAGUE croisée en or jaune, en forme de serpent stylisé orné d’un saphir et d’une émeraude poire en serti clos. Travail français signé René Boivin. Poids brut : 14,5 gr. TDD : 49
Estimation : € 2,500-3,500
La maison Tajan propose également quelques pièces de la Maison Van Cleef & Arpels qui ne sera pas sans nous rappeler l’exposition actuellement en cours au Musées des Arts Décoratifs.
Lot 234 – Van Clef & Arpels – Années 1950
Magnifique clip « Dalhia » en platine, le feuillage dentelé est entièrement pavé de diamants. La fleur de dalhia est représentée par des rubis cabochons ovales montés en chatons à griffes. La tige est sertie de diamants baguette. Système clip à double épingles en or. Travail français signé Van Cleef & Arpels et numéroté. Poids brut : 65,5 gr. Hauteur : 6,1 cm Largeur : 8 cm environ.
Estimation : € 20,000-30,000
Lot 259 - Van Clef & Arpels – Années 1940
Magnifique Bague boules en or rose, composée de deux boules piquées de rubis en serti étoilé. Travail français signée VCA et numérotée. Poids brut : 23 gr. TDD : 52.
Estimation : € 3,800-4,500
La fameuse bague Panthère de Cartier dont on rêve toutes de pouvoir porter... Grrrrr !
Lot 339 – Cartier – Bague « collection panthère »
en or laqué noir pour le corps, les yeux sertis de péridots. Signée et numérotée. Poids brut : 57,6 gr. TDD : 57.
Estimation : € 10,000-12,000
Cet ensemble aérien du Joaillier Genevois Gilbert Albert pour lequel j’ai un coup de cœur :
Lot 112 – Gilbert Albert - années 1970
Parure en or jaune froissé et ajouré, composée d’un bracelet, une broche, une paire de clips d’oreilles et une bague, tous rehaussés de feuillages en or gris sertis de petits diamants. Monogrammé GA pour Gilbert Albert sur le bracelet. Poids brut total : 166 gr.
Estimation : € 5,000-8,000
Et cet exceptionnel Vase de Fleurs de LOMBARD des années 50 dont chaque fleur constitue un bijou démontable et portable !
Lot 505 – Lombard – Années 1950
Exceptionnel « Vase de fleurs » : Le vase en cristal de roche à corps godronné, repose sur un piédouche en or uni, agrémenté d’un scarabée en cornaline. Les tiges en or retiennent des fleurs formant chacune un bijou démontable et portable grâce à des systèmes de broches, de clips et d’épingles additionnels.
Estimation : € 150,000-180,000
Seront présentés lors de cette vente d’autres merveilleux bijoux de grandes maisons et de créateurs que je vous invite à consulter sur le lien ci-dessous.
Expositions publiques :
Espace TAJAN – 37 Rue des Mathurins 75008 Paris
+33 (0) 1 53 30 30 30
Exposition sous vitrines (ouverture le week-end)
Le 7 décembre de 10h à 18h
Le 8 décembre de 11h à 18h
Le 9 décembre 2012 de 11h à 18h
Le 10 décembre 2012 de 10h à 12h
Contact
Gabrielle Moral
enquiry@tajan.com
Experts
Françoise Cailles
Jean-Norbert Salit
Ventes aux enchères :
Vacation du lundi 10 décembre 2012 à 15 heures : Lots 1 à 200
Vacation du mardi 11 décembre 2012 à 15 heures : Lots 201 à 398
Vacation du mardi 11 décembre 2012 à 18 heures : Lots 399 à la fin
Bonnes enchères !