LA COLLAB DIAM’S : FLAV JOAILLERIE X LE DIAMANTAIRE

Vous avez certainement déjà aperçu un diamant fait à partir de miroirs recyclés dans une rue parisienne… c’est bien le street artist Alexis dit Le Diamantaire qui en est à l’origine. Après avoir débuté en 2011 dans la capitale française, il décore aussi bien les rues des grandes villes du monde telles que Londres, Barcelone, Zurich, New York, Montréal ou Tokyo, que des endroits insolites comme les Catacombes, le sommet de la Soufrière ou un îlet en pleine mer des Caraïbes.

Flavie Paris est une jeune créatrice joaillière talentueuse. Elle réalise à la main des collections et des pièces sur-mesure dans son atelier à Paris depuis près de 5 ans. Après des études en histoire de l’art et archéologie à la Sorbonne, elle intègre la maison Cartier en tant qu’apprentie, puis devient directrice de création pour Michelle Ong à Hong Kong avant de créer sa propre marque, FLAV Joaillerie Paris, en 2015. Elle enseigne également à la Haute École de Joaillerie.

Unis par leur passion commune pour le diamant, les deux artistes s’associent alors pour réaliser une collection mixte de chevalières et pendentifs : « CHIC & BLING ». Alliant street art et artisanat joaillier, les pièces reprennent le fameux symbole du Diamantaire et sont déclinées en argent, vermeil, or blanc et or jaune 18 carats avec pierres précieuses. Des bijoux élégants et faciles à porter au quotidien, à partir de 850€.

Une rencontre entre deux univers autour du diamant

Bonjour Flavie et Alexis, comment définiriez-vous chacun votre style ?

Alexis : Je dirais que mon style est géométrique et plutôt minimaliste dans la composition. Je travaille avec le miroir et mon but est de dérouter le spectateur avec des jeux de miroir et d’infini. Je pars du symbole du diamant et j’utilise des techniques pour faire évoluer l’idée de départ, en essayant de garder une ligne directrice. Je dirais que je suis une sorte d’explorateur dans la recherche des matières, des techniques et des effets.

Flavie : Mon style est à dominante géométrique. Je m’inspire beaucoup de l’architecture et de l’archéologie pour mes créations, notamment l’Égypte Antique et la Grèce Antique, ce que je retranscris dans des formes très épurées, sans rondeurs. Comme je fais du sur-mesure, je dois aussi m’adapter aux envies de mes clients, ce qui me pousse à explorer beaucoup de styles différents.

Comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi avez-vous décidé de collaborer ?

Alexis : La rencontre s’est faite très naturellement. J’avais posté sur Instagram une photo d’une bague faite par Anjuna, à laquelle Flavie avait réagi en plaisantant : « Ce serait encore mieux avec plus de diamants ! ». J’aime beaucoup les créations de Flavie. Lorsqu’elle m’a proposé de créer une bague ensemble, je me suis dit qu’on pouvait même faire toute une collection ! Développer mon identité dans le domaine de la joaillerie à travers ma première collaboration a été une vraie évolution pour moi.

Alexis, pourquoi as-tu choisi le diamant comme symbole de ton street art ?

Ce choix est né d’une envie d’avoir un symbole lié avec une matière. Plus jeune, j’étais inspiré par des artistes comme Obey, Invader, M. Chat ou Krisprolls, qui avaient tous une identité assez forte, avec une sorte de logo. Un jour, je m’ennuyais en cours et j’ai dessiné ce diamant, que j’ai choisi de lier avec le miroir pour l’apposer dans la rue.

Je trouvais la symbolique de créer des diamants à partir de miroirs jetés à la poubelle assez forte. Il y a une idée de seconde chance, et également un paradoxe intéressant entre la solidité du diamant et la fragilité du miroir en plus de la pratique éphémère du street art. Le diamant est aussi un symbole universel d’esthétique et de luxe. Le fait de coller un diamant dans des quartiers populaires le rend accessible et me permet de partager mon art avec tout le monde.

Des artisans locaux et écoresponsables

Flavie, quels sont tes matériaux de prédilection ?

Je dirais la cire, car la sculpture à la cire offre beaucoup de possibilités en joaillerie. C’est la technique que les Égyptiens utilisaient dans l’Antiquité mais avec de la cire d’abeille. J’ai peu de rapport avec le métal puisque je ne le travaille pas souvent directement : après la sculpture, je récupère le bijou fini en or ou en argent.

Au niveau des pierres, c’est le diamant qui revient beaucoup bien sûr ! Il m’arrive parfois d’opter pour des émeraudes ou des rubis mais ces pierres deviennent très rares et il est difficile d’en trouver sans inclusions à un prix inférieur à celui du diamant au carat.

Je travaille exclusivement avec de l’or recyclé et quand je fais du sur-mesure mes clients me donnent souvent des bijoux anciens que je refonds directement. Aujourd’hui, il existe des labels sur l’or tels que le Fairmined, qui est éthique au niveau humain mais pose tout de même un problème écologique car il implique la destruction des mines et de l’environnement. Même problème au niveau du diamant de synthèse dont l’empreinte carbone est importante. En attendant de meilleures alternatives, je préfère travailler au maximum avec des matériaux recyclés.

Comment avez-vous procédé dans la création des designs et le choix des matériaux ?

Alexis : Nous sommes partis du diamant de base et nous y avons ajouté sur les côtés des éléments des créations de Flavie, afin que l’on y retrouve chacun notre touche. Le but était d’avoir une pièce ajourée mais quand même assez présente, avec quelques pierres dessus. J’ai entièrement fait confiance à Flavie dans les procédés de création.

Flavie : Nous avons dessiné le modèle ensemble. J’ai fait une première maquette en cire basée sur le symbole d’Alexis, puis une première fonte mais finalement ça n’allait pas donc j’ai refait une maquette. Au fur et à mesure j’envoyais des photos à Alexis et il me donnait son opinion, ce qui nous permettait à tous les deux de prendre du recul. En tout, le processus a duré un mois : comme nous n’avions pas d’intermédiaires c’était très rapide.

À qui la collection s’adresse-t-elle ? Quel message souhaitez-vous transmettre ?

Nous souhaitions créer une collection de bijoux mixtes et que l’on peut facilement porter tous les jours, avec une gamme de prix assez large pour que tout le monde puisse s’offrir une pièce : on part du pendentif à 850€, jusqu’à la bague full diamants à 7500€.

Nous sommes tous les deux des artisans locaux : nous travaillons à la main, à Paris et nous faisons attention aux matières qu’on utilise. C’est aussi pour cela que les pièces ont un certain prix.

Des projets pour la suite ?

Nous sommes très heureux d’avoir créé de belles pièces. Si la collection plaît, nous sortirons peut-être d’autres modèles, des boucles d’oreilles par exemple. À voir…

Nous allons également présenter les pièces à la prochaine session du label « Fabriqué à Paris ». Il y aura un prix à remporter et les parisiens pourront voter pour élire leurs coups de cœur.